1 - Un tiers, deux tiers. Printemps 2001

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Les clarines, tintent au fond de la vallée, il fait toujours un peu frais, dans un petit 1/4 d'heure nous atteindrons une zone ensoleillée.
Nous sommes partis tôt, mais d'autres sont encore plus matinaux, ils redescendent déjà. "Bonjour", "Bonjour, bonjour". Il parait que cette coutume bien sympathique qui consiste à saluer celui que l'on croise sur un chemin de montagne vient du temps passé où il était préférable de crier "ami" pour éviter d'être pris pour un détrousseur de voyageurs.
Pourquoi cette coutume n'existe pas en ville, dans la vie courante. Il n'y a plus de détrousseurs peut être....
La randonnée est propice à la pensée et là je m'interroge sur les relations que nous entretenons avec nos semblables. La fraternité qui était prônée sur le fronton de la Mairie de mon enfance se trouve bien loin. Qui dit bonjour à son voisin ? qui sourit dans le métro ? et pourtant ...L'autre, cet étranger, si loin de moi, je n'ai rien à voir avec lui, nous vivons dans une société qui prône l'égoïsme .
Pas toutes les sociétés ...le musulmans partagent le mouton de l'Aid-el-kébir en 3 parties : 1/3 pour les pauvres. 1/3 pour les voisins et la famille éloignée 1/3 pour soi et sa famille .

Nous avons atteint la zone ensoleillée, dans 1/4 d'heure il faudra quitter les pulls.
Hé oui nous sommes bien loin de cette solidarité, chez nous c'est chacun pour soi ! Mais il y a bien la sécurité sociale, l'état etc.... Au fait si on essayait de comparer.
Aujourd'hui comment partage t on ? Ohh je suis sur que l'on est beaucoup plus égoïste .....pas sûr. Quand je gagne 149,14 euros, par exemple il en va 98,85 à la collectivité et il m'en reste 50,29.

Objet	Montant	Il reste	Va à la collectivité
Coût de l'emploi	149,14
Taxe professionnelle	4,14	145 (salaire chargé)	4,14
Charges patronales	45	100 (salaire brut)	45
Charges salariales	20	80 (net imposable)	20
Impôt sur le revenu	16	64 (net après impôt)	16
Taxe foncière/habitation	2	62 (à dépenser)	2
Dépenses TVA à 5,5%	(31)	29,38	1,62
Dépenses TVA à 19,6%	(31)	25,91	5,09
Carburants TIPP	5	50,29	5
Total		50,29	98,85

C'est pas vrai..........mais si.........ben ça alors c'est presque 1/3, 2/3. Oui mais cela ne se voit pas. C'est tout à fait paradoxal, on donne beaucoup à l'autre (la collectivité) mais on fait semblant de l'ignorer.

Mais alors si cette proportion 1/3, 2/3 est vraie nous vivons dans une société très solidaire et nous ne le savons même pas. La pièce que l'on donne au SDF, la souscription publique pour telle grande chose sont en fait bien peu de choses, en définitive ce ne sont que des symboles pour nous rassurer.

C'est incroyable nous donnons à l'autre près des 2/3 de ce que nous gagnons et nous n'en sommes même pas conscients. Il est bien évident que pour l'autre, l'autre c'est moi. C'est à dire que je profite des écoles, des routes,, du système de santé etc.... Cette forte proportion 1/3, 2/3 entraîne une dépendance de l'individu vis à vis de la société et lui fait perdre le sens des responsabilités. Je ne prône pas un retour inconditionnel à la nature en refusant tout progrès, mais je penses que l'homme occidental est trop dépendant des autres pour la satisfaction de ses besoins primaires que sont l'eau, la nourriture, le logement etc....
Pour l'instant nous respirons gratuitement mais je crains que cela ne dure pas et que du fait de la pollution nos enfants soient amenés à acheter l'air en bouteille (comme l'eau aujourd'hui).

L'alimentation, même si elle n'est plus le premier poste des dépenses d'un ménage, reste un budget important. Je ne comprends pas que l'homme qui pendant des millénaires a été habitué à rechercher sa nourriture, à cultiver, à élever du bétail est dans notre société, au chômage, privé de la possibilité de satisfaire lui même ce besoin. Il y a de timides apparitions de jardins collectifs pour chômeurs mais c'est trop rare. L'industrie est efficace pour fabriquer, un couteau, une voiture ou un ordinateur mais pour la nourriture la production de masse est nuisible. Pourquoi ne pas laisser à chaque citoyen l'autonomie pour satisfaire lui même ses besoins primaires et le libérer de sa dépendance aux autres.

Heureusement nous arrivons au sommet.

Bruno Chaumontet Printemps 2001