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lundi 2 janvier 2017

Economie . Décembre 2016



Un mécanisme très simple
En cette fin 2016, le problème majeur de la France n'est pas le terrorisme, la laïcité, le mariage pour tous, le climat etc ...c'est le chômage qui atteint 10% de la population active du fait de la perte de compétitivité des entreprises en particulier industrielles.
Parallèlement nous nous félicitons d'avoir un un si "bon" système de protection sociale, en effet la France détient le record mondial de la part de PIB consacrée à la protection sociale, pourquoi pas ?
Le problème vient du fait que le financement de ce système de protection sociale est prélevé sur le travail ! En France la protection sociale (charges sociales) coûte au moins 50% du salaire net, c'est une véritable taxe sur le travail.
Alcools, tabac sont taxés car ils sont nuisibles à la santé, les carburants sont taxés car ils polluent beaucoup. Quand on veut dissuader on taxe. Mais en France on taxe aussi le travail !!!
Dans notre monde globalisé, la guerre économique fait rage. Nous sommes en permanence en concurrence. A qualité égale, le consommateur choisit le produit le moins cher, même si il est fabriqué par des travailleurs sans aucune protection sociale.
J'accuse les gouvernements successifs d'avoir détruit l'industrie française en finançant la protection sociale par une taxe sur le travail.
Il est tout de même facile de comprendre qu'en finançant la protection sociale par une taxe sur la consommation on taxe à égalité les produits français et les produits d'importation, tempérant ainsi cette concurrence déloyale.

Exemple de structure de prix simplifiée :



Produit français actuel
Produit étranger actuel
Produit français avec taxe protection sociale
Produit étranger avec taxe protection sociale
Salaire
10
10
10
10
Charges sociales
5
0
0
0
Matière première
10
10
10
10
Charges de structure, marges
5
5
5
5
Transport international
0
1
0
1
Taxe (TVA)
6
6
6+5 de protection sociale
6+de protection sociale
Prix de vente
36
32
36
37

Ce mécanisme n'est pas nouveau, je me souviens d'une rencontre organisée par le Centre des Jeunes Dirigeants au début des années 1980 ou Didier Pineau-Valencienne expliquait le bouleversement apporté par la baisse du coût des transports (aujourd'hui je réclame que les transports soient taxés à leur vrai coût écologique) et que Paul Rivier proposait déjà une TVA sociale.
Nicolas Sarkozy, président de la république a mis près de 5 ans pour comprendre ce mécanisme simple, son successeur à l’Élysée s'est empressé d'en annuler la mise en place. C'est désespérant.

Si nous n'utilisons pas un tel mécanisme, alors à terme, les extrêmes qui prêchent l'isolationnisme gagneront car la concurrence déloyale que subissent les travailleurs français est insupportable.

Situation économique de la France
La France esr très endettée, la dette publique est de 2 000 milliards d'euros, près de 30 000 € par citoyen y compris les bébés.
L'état français est en déficit d'environ 60 milliards d'euros par an, donc la dette ne fait que s’accroître !
Les intérêts de la dette représente une dépense de 44,5 milliards d'euros en 2016.
Comment la France peut elle encore être solvable dans ces conditions, tout simplement parce que le bas de laine des Français s'élève à 12 000 milliards d'euros ! Vos économies ne vous appartiennent pas vraiment.
En 2016 nous avons connus des taux d'intérêts particulièrement bas, si les taux remontent le déficit de la France va s’accroître.
Depuis 2004 la balance commerciale de la France est déficitaire, on achète plus qu'on ne vend (57 milliards d'euros pour la seule année 2014) si notre monnaie baisse ou si le pétrole augmente cette situation ne fait qu'empirer.
Si on injecte de l'argent dans l'économie, indépendamment de la création de richesse, comme le fait la Banque Centrale Européenne en ce moment cela entraîne automatiquement une baisse de l'euro.

Malheureusement beaucoup de nos citoyens et hommes politiques en sont restés à Germinal, dans ce combat gauche/droite, syndicat/patronat ou il 'agît de déterminer qui aura la plus grosse part du gâteau sans voir que le gâteau se réduit d'année en année. L'état providence n'existe plus.
Je suis choqué d'entendre un ancien premier ministre dire que la dette de l'état est un artifice pour enrichir les banques, un président affirmer que son ennemi c'est la finance.

Ce ne sont pas eux qui sont dangereux mais ceux qui leurs donnent le pouvoir.
Il sera très difficile de redresser l'économie française.

Attention de ne pas sombrer dans cette illusion qu'une souveraineté nationale monétaire serait une solution, nous sommes durablement, dans un processus de mondialisation ou la guerre économique fait rage, à nous de nous y adapter.

Pour certains de mes proches, mon discours va sembler libéral, ultra-libéral, capitaliste.
Oui je suis capitaliste dans le sens ou mon capital est une réserve du fruit de mon travail pour que ma fin de vie ne pèse pas sur mes enfants. A part cela je pense que la solidarité est fondamentale dans la limite ou notre contribution à la collectivité ne dépasse pas la moitié de notre production et quelle est bien gérée.
Cela ne m'empêche pas de comprendre dans quel monde économique je vis et j'aimerais bien que ce soit le cas de tous.

Bruno Chaumontet le 17/12/16

1 commentaire:

  1. Il est clair que taxer le travail si fort décourage le travail... Le "coupable" est notre protection sociale que nous sommes néanmoins très chanceux d'avoir et que beaucoup nous envient (mais dont le budget à lui seul est aussi élevé que celui de tous les autres ministères confondus !).
    Le problème est son financement, qui pour le moment repose sur le patronat et les travailleurs et qui donc est répercuté sur les prix. Ce financement serait plus efficace si on le mutualisait sur tous les Français (ce qui serait logique puisque tout le monde en bénéficie) = tous les consommateurs, par une augmentation de la TVA (mais quel à taux si on veut préserver sa qualité ?). Est-ce "politiquement correct" et recevable ? Tout dépend de comment cette transition est menée : il faudra beaucoup de concertation et de pédagogie (sans parler du problème de la retraite, mais c'est un autre sujet), ce dont nos gouvernements successifs ne sont pas les champions ! Nos politiques donnent plus l'impression de rouler pour eux-mêmes et leur réélection que pour les autres...
    On sera peut-être un jour obligés d'en passer par là. Le Danemark a franchi ce pas...

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